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 Eveils.

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psychee

psychee


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MessageSujet: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 5:00

Un hurlement, une gerbe de sang, partant de son dos, le regard de détresse absolue d’une gosse de 13 ans qui n’a rien demandé, qui vient de perdre la seconde d’avant ses parents, et dont l’épaule sera à jamais handicapée par la balle qui l’a traversé, et qui disparaît sous ses yeux, avalée par le parquet…

...

Carole se redressa d’un bond, la bouche grand-ouverte dans un cri muet. Le lit-futon en gémit de son bon vieux bois qui n’appréciait jamais la violence que la jeune femme pouvait mettre dans ses gestes quand elle ne les contrôlait pas.

Mais elle scruta la pénombre. Elle était là. La petite fille de treize ans qu’elle avait manqué assassiner, et qui était le premier souvenir de sa vie. Quelques années de plus, elle était toujours une jeune fille, plus grande, plus belle, plus abimée par la vie aussi, et elle dormait sur le canapé-lit, un paquet de chips éventré répandant ses miettes au dessus de ses cheveux tressés en dizaines de nattes noires. On ne voyait pas grand-chose d’autre, elle était emmitouflée dans la couette qu’elle avait le premier soir adopté comme sienne. Carole avait été bonne pour en racheter une autre le lendemain.
[...]

Carole sortit à sept heure faire un gogging, moment pour saluer les lève-tôt et les connaissances du quartier, et revint après une heure… Elle prépara un petit-déjeuner, le jour était haut et doux, et Jenny dormait comme une petite fille. Et Carole ne pouvait s’empêcher de la regarder avec un émerveillement qui la gênait elle-même.

Elle posa le petit déjeuner : toasts, deux œufs sur le plat, un grand café de commerce équitable, et de la gelée de myrtilles, sur la table basse près du canapé-lit. Et souffla doucement, pour laisser le parfum du café réveiller l’adolescente.

Et elle ne montra pas son impatience à voir simplement la jeune fille ouvrir ses yeux, et pouvoir les admirer à cet instant là…

...


Jenny ouvre un œil et s'étire longuement sous la couverture fixant brièvement son hôte avant de reporter son attention sur le plateau sur la table basse en remuant le nez avant de replonger sous la couverture laissant son dos dénudé.

"Il est l'heure, Jenny... Enfin, si tu veux te lever... sinon, ça va refroidir"
Carole souria au geste de l'adolescente. En glissant le plateau fit tomber deux ou trois livres et une tasse de vieux café qu'elle rattrapa d'instinct assez vite pour que l'air claque.
Carole se redressa et posa la tasse, et vint s'assoir sur la table basse. L’un des toasts fut prestement retiré de son assiette, et elle le mâcha avec délice en regardant le dos nu... la cicatrice, énorme, de la balle y était parfaitement visible. Et son regard ne pouvait s'en détacher facilement. ca ne coupait pas sa faim. A vrai dire rien ne pouvait empêcher Carole de manger. Son métabolisme lui demandait énormément, et elle avait appris à gérer avec. Mais ce qu'elle voyait était le résultat de ce qu'elle revoyait chaque nuit. Ce qu'elle avait commis.

Le claquement fit sursauter la jeune femme qui se redresse sur ses coudes la tête tournée vers Carol. "Ouah !!..." Elle passe sa main dans ses tresses, dégageant son visage ensommeillé et son regard qui va de Carol à la table. "Ca sent bon..." Jenny se retourne d'un mouvement ramenant ses genoux sous son menton et ses bras croisés.
"Rien ne t'échappe hein ?" sourit en baillant à s'en décrocher la mâchoire.

Carole souria doucement, et avala le toast. "Merci... non, rien ne m'échappe. Tu sais que je ne suis pas humaine, Jenny. Mon cerveau non plus. Je n'ai besoin de rien pour me rappeler de tout, quel que ce soit. Et je n'allais pas laisser du café se répandre sur ton pantalon"

Elle souria encore. Elle se moquait comme d'une guigne de son vieux tapis tissé en chèvre crue.
Mais, la veille, Jenny avait eu des yeux de petite fille devant ce jean élimé et délavé de chez Levie's. Et Carole aurait assommé un régiment si nécessaire pour que ce pantalon reste aussi intact que possible pour elle.

Jette un regard sur le dit pantalon puis hausse les épaules, sa main grattant furieusement sa chevelure dont les tresses viennent dissimuler son visage juvénile, tentant de les chasser d'un souffle vigoureux. "Tu as des cicatrices sur le corps et même sur..." Jenny s'interrompt les joues rosies. "Enfin... des cicatrices quoi..."

Carole ouvrit des yeux surpris, au rougissement de l'adolescente. Dire que ça la laissait indifférente était un mensonge assez grand pour vous mener en enfer directement si vous aviez le malheur d'y croire.
La jeune femme détourna la tête, laissant à Jenny le temps de reprendre des couleurs moins notables, puis souriant toujours comme elle tendait à le faire plus que de raison devant l'adolescente, lui répondit, sa main gauche venant retirer une tresse récalcitrante du visage de la jeune fille.
" J'ai été humaine." Ses yeux brillèrent, devenus doux et tendres, plus grands, plus jeunes, plus humains." Simplement, je ne le suis plus. Mon corps me répare de tout, mais avant de ne plus être humaine, j'avais des cicatrices. Comme tout le monde."

Jenny suis du regard la main qui se tend vers son visage, réprimant un mouvement de recul plus gênée par le geste d'attention que craintive sur la nature de la femme devant elle qui, elle le savait, pouvait faire preuve d'une rare violence et surtout qui était très étrange pour elle. "Oui enfin... heummm..." Elle fixe des ses yeux bleu océan Carol la détaillant longuement, elle semblait pensive...

Carole remit la mèche en place, et sa main revint s'éloigner. Jenny avait peur. Normal d'avoir peur de son bourreau. Tout aussi normal d'avoir peur d'une personne attentionnée quand on a passé sa vie à constater qu’on n’était aimée de personne.
Jenny ne parlait pas encore des six années qu'elle avait passé après le drame, comment elle avait échappé aux enquêteurs lancés à sa recherche, comment elle avait survécu à la blessure. Mais Carole était patiente, cela viendrait en son temps.
Elle se leva, et ramassa ce qui trainait sur la table basse, laissant la jeune fille à son petit déjeuner. Il allait être 8hr et demi, et le bureau l'attendait.
"Mange, ça va refroidir..."

Son attention revint sur la table basse où trônait le petit-déjeuner pantagruélique regardant du coin de l'œil la femme en murmurant un merci puis se penche pour attraper une tartine beurrée s'asseyant dans le mouvement au bord du lit avec la couette autour de la taille. "Tu vas bosser... chez les fous... ?" Une question qui tenait plus de l'affirmation alors qu'elle enfournait la tartine dans sa bouche;

"Ca dépend quels fous, si tu considère mon bureau comme un antre de fou pire que le QG de la Freedom League." Elle ne se tourna pas. Jenny était torse nu, et il y avait des limites à la capacité de Carole à ne pas montrer son trouble.
"Si je suis détaché près d'eux, j'ai quand même des rapports à faire, et aussi à examiner. Ce qui c'est passé avec Eric a été dangereux, et mon travail est de faire qu'on puisse prévenir tout risque avec lui..."
Carole se tourna, le temps simplement de visser ses yeux au regard de la jeune fille. "Tu veux venir?... on a une sacré bande passante, sur nos ordis, et j'ai installés quelques jeux idiots qui passent le firewall de mon bureau."

La tasse de café en main, Jenny regarde Carol un petit air mutin sur le visage "Des fous du gouvernement quoi...et..." Elle boit une gorgée de café se brûlant les lèvres "Aie ! C’est chaud !" Repose la tasse en renversant un peu au passage sa main libre frottant ses lèvres. " Eric est le moins tarés de la bande... il est même gentil... je me demande bien pourquoi vous ne lui faites pas confiance...vous lui demandez rien pensant tout savoir de ce qu'il veut ou fait... pourquoi pas lui demander ses intentions hein ?" Jenny reprend sa respiration après sa longue tirade, son regard posé sur Carol, un air de défit peignant son visage.

Carole enfournait ses affaires de travail dans un sac, plutôt de sport que de femme, dont l'énorme révolver modifié à rail magnétique Cal.50 qui ne la quittait pas. Elle ne se tourna pas pour répondre, regardant une seconde la lumière solaire il était 8hr 37, elle passa sur l'estimation des secondes, c'était inintéressant.
"Eric est immortel... je ne peux pas imaginer la somme des expériences qu'il a vécu, mais elles doivent être terribles. Mais soit il n'en a rien appris, soit cela l'a détruit. Je ne doute pas de la noblesse de ses buts, mais la noblesse d'un but ne justifie aucun acte pour l'atteindre..."
"Et ses actes font de lui une personne dangereuse, Jenny... je suis forcée d'agir avec ça. »

"Mouais... " La jeune femme grommelle ne pouvant s'empêcher de frissonner a la vue de l'arme énorme qui disparait dans le sac alors qu'une vieille douleur renait au cœur de son épaule gauche, paralysant son bras plusieurs seconde. "Immortel... j'y crois pas des masses...mais ça n'empêche pas de lui demander ce qu'il veut... ce que vous faites pas..." Sa main droite est posée sur son épaule gauche qu'elle masse longuement les lèvres pincées par la douleur;

"Il veut sauver le monde... moi je veux le défendre." Carole attrapa son sac en bandoulière, et se tourna, doucement.
"Et sauver le monde tuera des millions de gens, sans doutes... c'est un prix qu'il est prêt à payer... Mais moi, je ne peux pas accepter que ce prix, il ne le paiera pas, ce sont les gens qui mourront qui vont le payer..."
Carole essaya un sourire... c'était plus difficile. Eric était un de ses protégés, et comme tous les autres, elle l'aimait. Aussi simplement qu'on lui avait ordonné de les protéger, aussi simplement qu'elle aimait tout ce qu'elle protégeait. Et elle savait qu'un jour, peut-être, elle aurait à le tuer...
"Tu viens, alors?..."

"Je m'habille" Cette simple phrase mettait un terme a la discussion alors qu'elle se penchait pour attraper son Levi's avant de se redresser le bras gauche ballant sur son flanc pour passer le vêtement de sa main droite son regard cherchant un t-shirt ou autre pour finir de se vêtir. Elle finit par trouver le top second skin blanc du Sieur Martin et le mit tant bien que mal avant de se laisser retomber sur le canapé pour se chausser d'une paire de baskets usagées, les lèvres toujours pincées par la douleur lancinante qui incapacitait son bras gauche. Jenny resta plusieurs secondes penchées en avant soufflant bruyamment avant de se redresser d'un bloc et lancer rapidement "On peut y aller"

Carole avait observé sans rien dire. Jenny avait mal à l'épaule, et la jeune femme en avait le cœur soulevé. Il faudrait trouver comment réparer les dégâts physiques, mais les premiers examens avaient déjà révélés que le travail de reconstruction chirurgicale était difficile, voir presque inutile vu sa complexité en regard du peu que ça apporterait.
Elle hésita à l'aider... et puis recula les mains, qui allaient se poser sur les épaules de l'adolescente, pour la laisser se redresser. Il fallait vivre avec ça, et dans ces deux cas, ce constat avait un sens lourd.
Carole se contenta d'ouvrir et tenir la porte, pour laisser passer Jenny. Dehors attendait, garée, la vieille twingo qui servait à ses déplacements. Il allait falloir aussi peut-être songer à changer de voiture, mais elle avait déjà en tête que l'adolescente voudrait surement une chambre à elle, et la voiture attendrait son tour.

Jenny sortit empoignant au passage le blazer de cuir, un sourire en coin lorsque la douleur finit par s'estomper pour disparaitre. Elle se planta devant la voiture et y entra claquant la portière tout en finissant de passer son blazer ainsi que la ceinture de sécurité, précaution primordiale qu'elle avait appris a respecter après avoir embrassé a plusieurs reprises le tableau de bord, le pare-
brise ou la portière a cause de la conduite des plus "sportive" de Carol.

Quand on disait sportive, le souci de Carole était que la conduite n'était pas son fort. Soucis entre la vitesse de ses reflexes, et l'inertie du véhicule, plus gros soucis encore qu'elle n'avait à la base appris à conduire qu'en condition de guerre. Et qu'elle avait eu un mal de chien à passer le permis. Si elle avait une vieille twingo, c'était aussi parce qu'elle avait cassé 3 voitures en quatre ans. Et une seule avait mérité son sort, quand elle s'en était servi comme bélier contre un camion blindé qui empêchait une équipe de secours de venir en aide à des blessés dans une banque fédérale.
Elle se souvenait de ce moment avec une certaine émotion, vu qu'elle avait vécu de manière directe ce que signifiait perdre la tête, celle-ci sectionnée par la tôle du fourgon quand elle l'avait presque coupé en deux, fonçant sur lui à 180 km/hr.
Donc elle conduisait calmement. D'autant plus qu'elle n'avait pas très envie de vérifier si elle pourrait soigner Jenny en cas d'accident. Trop calmement même... puisqu'elle attirait les foudres de tout les chauffards de la ville...

L'ado lance un regard surpris à la conductrice en pouffant "Pas assez bu de café ?" Elle tourne la tête vers l'arrière riant, amusée par les insultes et autres réactions hostiles des automobilistes qui subissaient la prudence excessive de Carol. "Hmmm... va falloir accélérer un peu non ?" La jeune femme reprend sa position riant toujours aussi amusée alors que sa main se porte sur la radio de bord aussi vieille et usée que le véhicule, faisant tourner la molette jusqu'a trouver une station valable où l'on entendait le dernier tube a la mode. La jeune femme sourit ouvrant la fenêtre tout en tapant le rythme de la ballade sur ses cuisses alors que sa voix s'élève lentement accompagnant la chanteuse pour finalement couvrir sa voix.

Carole souria, et se perdit dans la voix de la jeune fille... ce qui valut un cabrage imprévu quand elle commença à déborder sévèrement sur la ligne de démarcation de la file d'en face...
Elle blêmit, et Jenny se retrouva projetée en arrière par le geste éclair de la jeune femme qui la réinstalla dans le siège, la tête DANS l'habitacle et non plus penché à la fenêtre.
"Désolée…"
C'était un souci pénible... Jenny chantait avec une voix si merveilleuse qu'en comparaison les trilles d'un rossignol passaient pour des filets de mauvais vinaigre. Et cela avait le don de l'envouter, et donc de la déconcentrer au possible. Et vu ses talents routiers, c'était un don franchement dangereux...

"Heyyyy !! " La chanteuse ouvrit de grands yeux surpris et apeuré lorsqu'elle se retrouva à la seconde plaquée dans son siège, son chant éteint. Ses yeux se portèrent sur la conductrice, la crainte se lisant dans son regard car elle avait oublié l'espace d'un instant ce qu'était réellement Carol. Elle reporta son attention sur l'avant sagement installée dans son siège, les mains serrées entre ses jambes.

Un soldat sans pitié.

Carole se mordit la lèvre. Et après deux cent mètres, profita d'un feu rouge, le dernier avant d'arriver à bon port, pour se tourner sur sa désormais silencieuse passagère.
"J’ai eu peur"...
Elle garda un temps de silence.
"J’ai fais une embardée... je suis une catastrophe en voiture... Et je me suis inquiété... je te demande pardon... Mais tu chante toujours aussi bien..."

Jenny jeta un regard a Carol en lançant d'une voix mal assurée "Bah... faut pas aussi brutale... enfin t'aurais pu me prévenir..." Elle sourit un peu plus sereine, se détendant dans son siège.

Carole toussa, un klaxon fit remarquer que le feu était vert, et elle démarra en souriant, un peu gênée... Il allait falloir lui apprendre que certains reflexes de soldats étaient mal adaptés à veiller sur une adolescente.


Dernière édition par le Ven 2 Mar - 20:37, édité 1 fois
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psychee

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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 5:02

Les bureaux du contrôle de veille sanitaire de Freedom apparurent. C'était son bureau... enfin, ce qu'il y avait en dessous, sur sept étages de sous-sol, plus un nombre indécent de kilomètres de couloirs dont certains équipés de véhicules rapides, sans compter divers hangars, dont celui qui abritait le Shadowbird.
La voiture trouva une place dans le garage, et Carole ouvrit sa portière, et celle de Jenny. Le temps de prendre un ascenseur en sous-sol, qui descendit alors qu'il n'avait pas l'air d'être prévu techniquement à cet effet, et la porte s'ouvrit sur tout ce que l'on peut faire de magnificence en terme de bureau gouvernemental.

Du verre partout où on pouvait en mettre, du métal chromé pour le reste et des murs couverts d'écrans et d'affichages, le tout dans le brouhaha d'une équipe en fait énorme, faite de gens dont la vie ne serait jamais connue, au service de la protection d'un pays.

Jenny suivait Carol dans le dédale de couloirs du bâtiment, les mains plongées dans les poches de son pantalon, son regard furetant partout, sa tenue ne manquant pas de déconcentrer la plupart des employés qu'elle croisait et dont elle délestait qui son café, qui son croissant posé sur le bureau, qui un stylo ou encore un bloque note, faisant preuve d'une imagination exceptionnelle pour échapper au regard de Carol qui ne devait pas manquer de la garder à l’ œil.

Carole ne se souciait pas "trop" de ce que Jenny pouvait voler. D’une part parce qu'il était assez improbable de l'en empêcher, d'autre part parce que jenny avait vite pu apprendre que la majorité de ce qui était ici ne pouvait pas en sortir. Les détecteurs n’ont ni âme, ni pitié pour le don de la jeune fille à la cleptomanie. Elle salua ses connaissances, et se retrouva vite embarquée dans des analyses de dossier où on parlait d'urgence nationale et d'emmerdes maximales, bref, tout ce qui faisait son monde, comme toujours. Comme disait Seven "la parano les tuera avant leurs ennemis".

Quand à Jenny, elle vit filer sa protectrice, qui se retrouvait bien en peine de jouer son rôle.
Une fois sa "tutrice" absorbée dans la paperasserie gouvernementale, Jenny en profita pour errer de bureau en bureau, saluant tout le monde au passage tout en semant invariablement son petit chaos personnel en subtilisant les affaires de ceux-ci même si elle évitait au possible de toucher aux divers dossiers sachant leur importance pour ces employés spéciaux. Ce jeu dont elle avait établi les règles l'amusait beaucoup, rehaussant a chaque fois la difficulté jusqu'a tenter de "voler" certaines affaires devant les yeux de son propriétaire devenu méfiant à force de perdre son temps en recherche vaine. Une fois sa "ronde" effectuée, elle se colla à nouveau au pas de Carol, l'observant dans son travail sans en comprendre tous les tenants et aboutissant de ses discussions et décisions.

Carole réussit à convaincre Eliza, son interlocutrice, spécialiste du trafic international d'œuvres d'art et antiques, surtout en provenance du Moyen-Orient, de la lâcher 2 mn. Ce n'était pas facile, d'autant que si une poignée de personnes savaient un peu qui étaient Jenny, celle-ci était cataloguée dans le bureau comme "petite amie » et même si cette dernière n'était là que depuis une poignée de jours, on lui avait déjà commenté que les prendre au berceau, c'était mal.
Et en prime, expliquer le caractère cleptomane de la jeune fille avait été pénible aussi.
Mais bref, elle put se tourner vers la jeune fille, souriant chaleureusement, se préparant à lui faire la surprise bien modeste qu'elle lui réservait, à savoir lui offrir d'accéder aux ordinateurs de simulation, sur lesquelles Samuel avait accepté d'admettre qu'il avait bel et bien installé Parasite Eve... jouer à un truc pareil sur des écrans holographiques et des machines qui n'existent même pas officiellement était selon elle un agréable cadeau.
Mais elle n'en eu pas le temps...

Il y avait un code simple en cas d'alerte, et le code simple était que tout le bureau, c'est à dire un lieu de travail pour 94 personnes, passait en lumière rouge. Et la lumière rouge remplit tout le bureau…

L'ado sourit à Carol, tournant brièvement le regard sur les employés et leur regard entendu et lance "Ca vous emmerde hein ?" Elle attrape le bras de Carol se collant contre elle en roucoulant avant de lever des yeux surpris et interrogateur sur elle alors que les bureaux se teintent de rouge. Les agents s'activant subitement laissant a l'abandon leur travail du moment et d'autres attendant ce qui semblait être des ordres ou un appel quelconque.

Un des agents se jeta sur la console, lisant à voix haute le télétexte qui défilait. Mais en fait, tout le monde lisait les écrans. C’était la procédure, et Jenny n'en perdait pas une miette... Ce qui ne lui plaisait pas était l'affolement apparent qui venait de saisir le bureau entier.
" Prise d'otage dans le Centre Commercial Wisley, en apparence est visé le bureau de centralisation des échanges commerciaux! 32 personnes retenues, 8 preneurs d'otages confirmés, 3 flics et deux agents de sécurités abattus, un otage tué pour menace!!! Merde, ça chie!!!'
Carole supposa que la dernière phrase n'était pas dans le télétexte. Elle s'élança vers un couloir, assez vivement pour que Jenny n'ai que le choix de se faire embarquer tel un étendard improvisé, ou de lâcher son bras.
"Max, tu as reçu?"
"Oui, carole, Strike Un et Deux dépêchés, on attend la Trois, 8 minutes pour couvrir le périmètre!"
"J'arrive!!!'"

Jenny se laisse entraîner par Carol totalement dépassée par les évènements même si certains mots résonnaient encore dans son esprit "Prise d'otage... des morts..." La peur grandissait en elle au fur et a mesure que l'effervescence du bureau s'amplifiait laissant un concert d'ordre, directives baignés dans le rouge des bureaux devenu bien oppressant soudainement, présage pour Jenny, que ça recommençait encore une fois... une course folle et sans doute sanglante...

Carole n'avait pas le temps de s'arrêter. Elle n'avait plus de temps pour rien. Le couloir menait à une armurerie qui à elle seule aurait suffit à mener une guerre dans un petit pays, et où se trouvait sa tenue de combat, Se défaire de sa tenue, surchemise blanche, tee-shirt blanc, jean clair et basket, au plus vite, ne prenait qu'une poignée de secondes... trop, pour l'urgence.
"Jenny, des gens meurent, alors tu ne vient pas. Tu risque de te faire tuer. C'est mon travail, ça..."

Elle regarde autour d'elle puis reviens sur Carol, fermant un instant les yeux avant de fixer, un air de défit sur le visage "Tu ne pourras pas m'en empêcher" L'ado sourit brièvement avant de se faire bousculer par les autres agents qui n'avaient, comme Carol, que peu de temps pour s'équiper, certains de leur regard réprobateur glissant sur la jeune ado.

Carole fronça les sourcils. Elle savait clairement en effet, et même si la gosse se retrouvait à poil dès qu'elle faisait le passe-muraille, qu'elle n'avait aucun moyen de l'empêcher de la suivre. Elle finit nue, ce qui provoqua l'impact violent d'un angle de mur et d'une tête du pauvre agent qui regardait alors, et enfila sa combinaison. Blanche, comme le reste. Ca avait toujours été son souhait.

Jenny agite sa carte d'accréditation pour appuyer ses paroles " Je suis une agent comme toi...alors je...viens" L'assurance de la jeune femme s'envolât alors qu'elle détaillait la nudité de Carol et pouffe a moitié au son mat de la tête contre le mur ce qui lui permet de reprendre un peu d'aplomb face au soldat qu'était devenu Carol... enfin elle l'a toujours été mais bien plus qu'il y a quelques minutes.

"Alors assume ce que veut dire cette carte, et ce que tu es"
Carole enfila sa dernière botte, elle avait fait tout dans l'urgence de mouvements répétés mille fois, et elle extirpa de son sac sa propre carte d'agent d'USS, et son énorme et menaçant flingue, l'autre main saisissant un harnais de combat largement pourvu.
"Max, enregistre un agent auxiliaire avec moi, Jenny vient."
"Carole, tu plaisante?... Elle n'a aucune compétences pour..."
"Alors essaye de l'en empêcher."
Elle sortit en trombe, de l'autre coté de la salle, reprenant le couloir où les agents étaient passés devant elle.
"Jenny, suit-moi! A partir de maintenant, tu obéis au moindre de mes ordres!
Et si jamais une seule seconde je te vois te rematérialiser, là-bas, je te tire dessus moi-même..."

Jenny papillonne des cils, interloquée par la froideur toute militaire de Carol puis se précipite a la suite de celle-ci, le cœur battant et tremblante d'excitation et de trouille. "Oui !"

Max secoua la tête, et reprit sa console. Installé dans le camion réservé à la troisième Strike Force, il attendait le seul et unique membre du 3eme Strike, celle sur la vie et l'efficacité de qui il devait veiller. Il pressa les deux agents d'appui de faire une place de plus... Tout merdait à vitesse grand V, mais c'était le propre de l'urgence. Et puis merde, cette gosse avait fait un voyage Terre-Lune et retour, et avait parlé égal à égal avec les super-héros de Freedom Force. Il avait autre chose à faire, et les rapports défilaient à toute vitesse. Il devait être prêt et l'assumer, c'était son métier, il était payé à ça... Et il adorait ça.

L'ado se précipita a l'arrière du camion s'étalant haletante sur les deux autres agents avant de s'installer dans un coin, tremblante son regard courant sur l'installation scintillante de lumière du véhicule, pas du tout rassurée soudainement. Elle réalisait que sa bravade l'avait embarquée dans une situation dangereuse voir mortelle même si elle ne percutait pas vraiment cherchant du regard Carol pour se rassurer un peu;

Carole connaissait sa place, et les milliers d'heures de gestes répétés la mettaient à l'abri de se cogner à tout ce que le camion comptait de matériel de guerre et de détection. Max était à l'avant, en copilote, et le camion avait déjà dépassé les 80Km/hr avant que les deux agents d'appui ne ferment les portes.
C'était le silence, et ce silence hurlait plus fort que toutes les foules.


Et dans le silence, Carole apprenait la peur...

Il y eu 14 rapports le temps que le camion ne couvre les 8 mn de trajet. Max parlait vite, et fort. Ca se passait mal, le secteur était bouclé par le FBU, et deux escadrons de SWAT prenaient positions sur le pâté de maison entier. Le centre commercial était grand, et la crainte était que les preneurs d'otages, visiblement tout à fait préparés, aient piégés tout le magasin, pour se concentrer dans le hall où ils retenaient leurs boucliers humains.

"Cibles prioritaires?"
"Le fils du maire et sa femme sont dedans, Carole. C'est ta cible. Prioritaire."
"Et après?... "
"Après rien. Y'a une armada dehors, faut assurer le moins de morts possibles."
"Bien... Et des collants?"
"Fatman. Mais le FBI lui a interdit l'entrée du périmètre, ce con est bien capable de faire sauter tout les pièges s'il y en a..."

La jeune fille essaie sans succès d'éviter de se cogner a toutes les aspérités que comportent l'espace clos, ses oreilles bourdonnant aux flots de paroles qui se déversaient inlassablement dans l'habitacle sans vraiment comprendre leur teneur et leur importance... des personnes risquaient de mourir... monsieur et madame tout le monde... Une boule nait au creux de son ventre, le corps tremblant et ses yeux bleus grand ouverts où perlaient des larmes;
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Chatladin
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Chatladin


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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 10:27

dois-je dire que j'aime bien ?
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 11:54

j'adore Very Happy
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psychee

psychee


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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 15:29

Carole avait peur. Carole ne montrait pas sa peur.
Dehors, un quartier du centre vital de la ville, lieu vivant et hyper-actif, à l'heure du déjeuner. Et le plus luxueux centre de commerce et d'affaires de Freedom. Et un étalage de force qui faisait du pâté de maison entier un champ de guerre qui n'attendait que les morts et la fumée pour achever de parfaire son décor.
Elle était debout au milieu d'hommes appartenant à la police, au FBI, aux SWAT, aux Strikes des USS qui ici passaient pour encore d'autres SWAT. Max était dans le camion, et devant elle une femme de trente-cinq ans faisait un topo à voix basse à un lieutenant de SWAT qui la relayait d'une voix de d'avion de ligne : "Les négociations ont échoués, ils se fichent de toutes propositions, conclusion, ils savent comment sortir d'ici eux-mêmes. On craint que les otages ne finissent en boucliers humains. Les Swat 1 à 3 bouclent les sous-sols et les évacuations, la 4 contrôle les toits, la 5, 6, et 7 sont en réserve pour prévoir un assaut coordonné".

Carole écoutait en silence. Elle était un agent d'une SWAT entouré de deux agents d'appuis, elle était dans son élément, et tout pouvait aller mal ou bien, elle devait faire son travail. Mais elle avait peur. Deux mètres derrière elle, une adolescente se demandait de plus en plus quelle folie la faisait être là. Et les regards qu'on lui portait ne faisaient que renforcer cette impression

Jenny blême sentait la bile remonter, les jambes tremblantes soutenaient a peine le poids de son corps les bras croisés sur son ventre elle sentait tout les regards se porter sur elle, elle sentait qu'elle n'avait rien a faire ici, elle perdait lentement pied sa peur l'envahissant, elle sentait que sa bravade stupide se transformait en cauchemar... La jeune adolescente alla s'appuyer contre le camion se pliant en deux pour vomir et tousser, pleurant de trouille, les oreilles assourdie par le brouhaha ambiant;

"On ne peut pas attendre, ils menacent de tuer un otage par minute si on ne dégage pas un périmètre de 800 mètres autour du bâtiment. A priori, ils peuvent bluffer, ils tentent de gagner le temps nécessaire à leur travail. On ignore quoi, et pourquoi, seule info, l'un des otages est le directeur de l'agence de centralisation des échanges. Il est sans doutes isolés des autres otages."

Carole jeta un regard en arrière, froid, et dur. Du moins il ne montrait que ça... Jenny était malade, tout à fait normal. Elle avait fait son choix, elle devait assumer.
"Max, qu'est-ce qu'on fait?"
"Je gère avec les SWAT, je t'envoie le plan d'intervention. Il faut entrer, estimation de durée de vie des otages 25 mn dans les conditions actuelles."

Elle se redresse s'essuyant du revers de la main sa bouche, le souffle court puis se retourne le dos calé contre le camion, profitant de la fraicheur du métal alors que son regard interceptait celui de Carol, dure et froid, militaire et impersonnelle. Elle ferme brièvement les yeux prise d'une quinte de toux;

Carole se retourna vers l'équipe des officiers des SWAT et des Strike. La discussion dura 3 mn, sans presque d'éclats de voix. La situation était simple, les trois Strike lançaient l'assaut après un bombardement de toutes les voies d'aération et des zones de circulation de gaz vomitif. Les SWAT lançaient la seconde vague d'assaut pour contrôler le centre commercial.
Il fallait seulement une chose échouée jusque là... Voir ce qui se passait... Pouvoir voir... Et carole avait peur, elle se mit à avoir envie de vomir. Il fallait à tous des yeux, et en moins de 5 mn, et les agents avaient échoués à voir ce qui se passait... Il y avait deux mètres derrière elle quelqu'un qui pouvait voir. Et sa nausée grandit...
"Jenny..."

Celle-ci ouvrit les yeux en entendant son nom, son regard la scrutait interrogative ne comprenant toujours rien a tout cela elle bafouilla "Ou...oui ?"

Carole quitta le groupe de décideur, pour se planter devant la jeune fille, ses mains venant chercher et déboucher une gourde dans un geste rapide, qu'elle lui tendit.
"Boit ça.
Jenny, il faut que nous sachions ce qui se passe, il faut qu'une personne puisse nous dire où se trouve les otages et les preneurs d'otages. Il faut entrer, tout voir, en 5mn, et ressortir. Tu as dit que tu étais agent.
Tu as dis que tu voulais assumer. Tu dois le faire, je dois sauver ces gens..."
Carole avait un regard froid, celui d'une militaire en pleine action... mais celle qui la regardait ne put ne pas voir ses mains qui tremblaient.

Jenny fixait le soldat devant elle, Carol, prenant machinalement la gourde pour en boire une gorgée..."Je...dois aller là-bas..." Son regard dériva vers le centre commercial... "Tout...regarder...et vous dire...ce qu'il y a..." Un tremblement parcourut son corps, elle sentait le regard de Carol et ses mains qui tremblaient pour la première fois a sa connaissance ainsi que toute les autres personne présentes... leur regard dubitatif sur cette jeune ado tremblante et morte de trouille qui devait les aider a sauver les otages... tous si possible...

Ses yeux se posèrent sur Carol et d'une voix mal assurée "Tu as peur... ?"

"Jenny, il ne reste pas assez de temps pour hésiter. Tu as 5 mn pour y aller, et revenir."
Elle posa sa main contre son écouteur, parlant à son micro.
"Max, dit-leur qu'on envoie un éclaireur et qu'on aura les positions exactes dans 5 mn!"
"Tu l'envoie?! Et je leur dis quoi moi ?!"
"Qu'on envoie un fantôme."
"Tu fais chier..."
Elle se tourna vers l'adolescente, son regard changea, chargé de sentiments mêlés où transparaissait cette fois-ci la peur, sans hésiter, une peur qu'elle combattait par une confiance maternelle.
"Tu ne mourra pas."
Une voix à l'écouteur, et le regard qui se posa de nouveau était froid et militaire.
"En position Jenny, Suis-moi, ça commence maintenant."

Elle ferma à nouveau les yeux et serra brièvement les mains de Carol avant de la suivre toujours autant morte de trouille elle lance sans grand conviction "On ne peut pas me... tuer quand je suis un fan...tôme..."

Carole rendit le serrement des mains, et les lâcha dans la seconde, se dirigeant au milieu de la foule des officiels, des policiers, des hommes en armes, pour approcher du mur le plus accessible du centre commercial, à la limite de la zone de sécurité, en théorie en dehors de la couverture des preneurs d'otages.
Elle le fit froidement, militairement, sans une once d'attention pour la jeune fille. Elle devait respecter une étiquette, celle d'un soldat et d'une professionnelle, et si Jenny n'avait que 19 ans, elle portait une plaque et un brassard, et une veste bleue qui faisait d'elle un agent du SWAT. Elle devait assumer ça aussi. Et ça allait devoir passer.
C'est seulement quand, contre le mur, elle se retourna, que son regard réapparu chargé d'appréhension.
"Ecoute-moi, Jenny. Le centre commercial est derrière ce mur. Ils sont dans l'aile Ouest, au premier étage. Il est possible que tout soit piégé. Ne redevient jamais tangible. Tant que tu es un fantôme, il ne t'arrivera rien. Fait vite, et ressort par où tu peux, et choppe le premier agent que tu vois pour transmettre les informations. D'accord?..."

Jenny suivit le sillage de Carol, tête baissée pour éviter de croiser les regards des agents, silencieuse, essayant de ne pas s'écrouler. Une fois arriver contre le mur, elle écouta les directives de la femme-soldat, opinant du chef à plusieurs reprises avant de dire "oui..."

Carole se pencha sur la jeune fille, bien plus petite qu'elle, et un très bref instant, ses bras entourèrent l'adolescente pour la serrer, avant de la lâcher.
"Va, ma chérie..."
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 15:31

Jenny frissonna au contact de Carol répondant maladroitement a l'étreinte puis son attention se reporta sur l'immense bâtiment qu'était le Centre Commercial. Elle inspira profondément avant de se diriger droit vers le mur où elle disparu, ses vêtements tombant dans un froissement au pied de celui-ci.

Carole ramassa les vêtements, et tourna son regard. Il y avait deux agents du SWAT qui regardaient, bouche bée... Elle ne dit rien, et contacta Max pour prévenir que l'opération était lancée. Une manière de se rendre une contenance. Et les deux agents du SWAT reprirent la leur dans le même temps. Le boulot et l'urgence avant tout.

Une fois de l'autre côté du mur, Jenny ouvrit les yeux, la trouille la prenant au ventre car désormais elle était seule en terrain inconnu, son regard fureta aux alentours pour appréhender son nouvelle environnement. Elle inspira un grand coup se frottant les mains, tremblantes.

Le centre commercial faisait trois étages, trois fois presque un terrain de football, mais une visibilité réduite à 20 mètres. Tellement de stands et de boutiques que se cacher ici était un jeu d'enfant. Sauf que ça n'était plus un jeu d'enfant. Et voir un tel magasin si vide donnait une sensation d'oppression affreuse.

L'ado déglutit et d'un pas hésitant s'engageant dans l'une des allée, ses yeux courant dans tout les coins et recoins a la recherche d'indices révélant le lieu où se trouvait les preneurs d'otages. Ses mains tremblaient venant parfois traverser sans le vouloir une vitrine et les objets qu'elle exposait.

Il y avait des tas de choses brillantes, belles, amusantes, et drôles à voler. Dur de ne pas y penser et de résister à la tentation. Carole avait dit "aile ouest, premier étage"... Quand elle s'approcha des escaliers pour les gravir, elle réalisa que de drôles d'objets sommairement cachés et reliés à des fils tendus barraient les marches.
Mais jenny n'avait jamais vu de mines claymores...

Elle observa longuement l'assemblage sur les marches essayant de deviner leur usage mais une chose était certaine pour elle, ça n'avait rien à faire là. Lentement elle gravit les marches s'arrêtant pour contempler une vitrine puis, après quelques secondes elle secoua la tête : "Des gens à sauver.... pas le temps..." Sa main avait attrapé sans y parvenir l'un des bijoux exposé avant d'atteindre le premier étage s'avançant vers le panneau d'information afin de trouver où était l'aile ouest;

Jenny n'avait pas le talent à compter le temps qui passait comme Carole le faisait naturellement. Pour elle, ça passait trop vite, et c'était sans fin. Mais ca devait être l'aile ouest, vive les magasins avec des directions et des pancartes partout... Et elle sut que c'était ça quand elle perçut deux choses: des gens qui pleuraient, et deux hommes à l'entrée d'un truc qui devait être un salon où un hall, et qui étaient en arme, en gilet pare-balle, et casqués de masques respiratoires. Les armes étaient grosses, lourdes, et noires, et leur image fit jaillir des souvenirs atroces dans l'esprit de l'adolescente. Le seul souci était que pour voir la suite, il fallait aller dans ce salon...

Elle resta longuement à observer les deux hommes en armes, mortellement effrayant alors qu'elle percevait toujours les pleurs à l'intérieur du "salon". Elle n'aurait pas la force de passer entre eux même si elle savait qu'il ne pouvait rien lui faire, la peur la guidant elle choisit de pénétrer dans une boutique attenante afin d'atteindre le lieu en passant au travers des murs. Ce qu'elle fit en fermant les yeux pour les ouvrir une fois a l'intérieur.

Elle poussa un hoquet, heureusement totalement silencieux, et l'homme qui l'aperçut eu la force de retenir son cri de surprise. On ne voit pas souvent une passe-muraille vêtue en tout et pour tout d'un top moulant en second-skin blanc dans sa vie. Mais le hoquet était qu'elle était exactement un mètre derrière l'un des preneurs d'otage, dans un grand hall changé en prison.
Les 30 otages étaient là, gardés par 5 hommes armés, tous vêtus comme les deux hommes de l'entrée. Ils avaient aussi des grenades, et des armes que Jenny ne reconnaissait pas tout à fait. Et pour tout résumer, elle se demandait bien ce qu'elle devait trouver encore... C'était déjà beaucoup de jouer à cache-cache comme ça.

L'adolescente recula d'un pas pour se retourner et observer, compter ce qu'elle pensait utile...30 otages... 5 terroristes.... armés de gros fusils... grenades... et les 2 devant... même choses que les autres… Jenny avait les mains moites et le corps en sueur alors qu'elle parcourait le hall s'arrangeant au maximum pour se dissimuler aux regards des terroristes qui pouvaient à tout moment l'apercevoir ce qui n'arrangeait pas son état de trouille-panique.

Des regards se tournaient vers le fantôme à demi-enfoncé dans la paroi du hall, et qui semblait tout observer. Des regards intrigués, et brulant d'espoir. Quelle que soit cette silhouette à moitié nue et effrayée, elle ne pouvait venir que pour les sauver.
Au fond du hall plusieurs portes menaient vraisemblablement à des bureaux, et l'une des portes s'ouvrit pour laisser passer deux terroristes encadrant un pauvre bonhomme, qui s'il avait eu l'air moins effrayé et amoché par de rudes coups, eut été un élégant sexagénaire. Et derrière le trio, un homme qui était lui-même en costume élégant italien, un large chapeau noir sur la tête, visiblement peu préoccupé de ressembler à ses hommes, malgré l'imprudence de la tenue...

Jenny disparu dans le mur a l'arrivée du groupe, ne laissant que son visage apparait pour pouvoir les observer.... le maire... Son regard se tourna vers les portes et plus spécialement vers celle d'où venait les quatre personnes et après avoir hésité suivit le mur jusqu'a atteindre le bureau. Elle commençait à avoir des vertiges s'enfonçant sans le vouloir dans le sol pour se ressaisir a moitié et éviter de tomber au rez-de-chaussée.

L’homme au chapeau s'arrêta. Il admirait fièrement son œuvre: il avait réussit à obtenir et transmettre les informations bancaires nécessaires au plan de ses employeurs, et ceci pour une somme en regard assez modeste. Les mercenaires engagés pour ça coutaient cher, mais c'était infiniment peu en comparaison des sommes qui allaient être détournées dans les minutes qui suivaient.
Il regarda le salon. Il était temps d'évacuer, et pour ça, il avait fait prévoir des moyens qui incluaient une diversion où allaient mourir tout ces gens, et les mercenaires avec. Mais ça n'était pas important. Pourtant quelque chose clochait. Et ce quelque chose échappa presque à son regard... Mais pas assez pour qu'il ne fixe pas Jenny, une fraction de secondes...

Et ne crie, désignant le mur.

Il l'avait vue ! Jenny ouvrit de grands yeux désespérée qui se tournèrent vers les otages puis vers les hommes en armes qui allaient forcément se retourner vers elle et ensuite....Un flots d'image submergea son esprit la tétanisant sur place... treize ans, ses parents gisants sur le sol baignant dans une marre de sang alors que les tueurs font claquer leur armes... BAMMM !!! BAMMM !!! Et puis une violente douleur à l'épaule qui la plie en deux, la bile montant a ses lèvres. Jenny, un genou à terre est tremblante, une terreur sans nom faisant cogner son cœur dans sa poitrine et accélérant sa respiration.

Des preneurs d'otages ne sont pas réellement des gens ayant des états d'âme. Il n'y eut pas de BLAM, mais un flot de crépitements terrifiant, tandis que le mur où se trouvait Jenny commença à perdre de sa cohérence sous les balles de 7.65 de FNFal flambant neufs. On peut tout acheter aux USA, y compris des armes de guerre. Et ils avaient ordre de faire un carnage au moindre événement anormal.
Et celui-ci en était un.

Carole hurla. A cent cinquante mètres de là, la fusillade était tout à fait audible, et le crépitement des armes s'entendait parfaitement. Les escouades se mirent à écouter les rapports qui arrivaient en masse, mais personne ne voyait rien, personne ne savait ce qui se passait, il restait 1mn50 à l'éclaireur, et le signe de la fusillade était le signe de l'assaut.
Le risque était trop grand que les otages soient en train de se faire massacrer. Max hurla dans l'écouteur, couvrant le cri changé en plainte de peur de Carole.
"Carole, assaut, assaut!!! Tu ouvre la voie maintenant!"
Dans l'air volèrent des grenades vomitives brisant toutes les fenêtres, tandis que des litres du gaz étaient envoyés par tous les conduits. Il fallait arriver sur place en moins de 30 secondes, et sans savoir si le bâtiment était piégé, et comment.

Le corps de l'adolescente s'envola sous l'impact des balles terminant sa course en heurtant durement le mur, éclaboussant les otages de son sang avant de pousser un hurlement de douleur et de terreur qui couvrit un instant le vacarmes de la fusillade. Jenny resta collée contre le mur sous le flot de plomb continu, le mur se couvrant rapidement de vermeil alors que son corps se désarticule telle une poupée malmenée et massacrée sauvagement.
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 15:59

Carole entendit le message de max... Elle entendit l'ordre de l'assaut. Elle ne savait déjà plus que son corps se déplaçait sans lui demander. Elle traversa les deux parois de verre et d'acier de l'entrée du centre commercial, sans se rendre compte qu'elle y avait laissé tissus, et chair. Elle entendit bel et bien le hurlement de Jenny, elle l'entendit trop au delà de le percevoir avec ses sens.
Elle entendit le hurlement de la petite fille qu'elle abattait, et hurla de concert, son corps suivant un parcours parfait et inimaginable pour tout humain normal, franchissant murs et obstacles en les sautant ou les traversant... Et les trois mines claymores explosèrent réduisant en cendre l'escalier, mais elle était déjà en haut, et les éclats, hors du souffle ne pouvaient pas l'arrêter.

3000 milliards de nanobots s'activaient à remplacer un cerveau dont tout conscience était écrasé de douleur et de culpabilité, dirigeant un corps crée initialement pour être une arme. Dans une trainée de sang elle atteint les deux gardes, qui avaient déjà vidés leurs chargeurs sur elle sans jamais l'arrêter, et ils furent tués sans comprendre comment on pouvait frapper si vite. Il n'y avait pas un dixième de seconde entre chaque changement de phase de mouvement, et les deux hommes n'avaient pas encore touché le sol à jamais qu'elle était déjà sur la porte du hall, et la traversait comme du papier, se moquant que l'un des gonds traversa son torse de part en part.

Le corps sans vie de l'adolescente glissa contre le mur heurtant le sol mollement, une carte d'agent voleta dans l'air, on pouvait y lire un nom a demi effacer par du sang "Jen..", un bout de plastique qui avait ouvert des portes, des rêves, un futur possible et serein, une identité qui vient s'écraser dans l'anonymat de la mort...

Au rez-de-chaussée, une armée d'hommes en armes se mettait à charger. Les explosions et les crépitements ne les arrêtaient pas, ils savaient exactement ce qu'ils faisaient, mais les moins aguerris perdirent cinq secondes à essayer de comprendre la scène qu'ils voyaient, et ce qui se passait.
Max hurlait dans l'écouteur. Le temps s'arrêtait, mais il savait qu'il hurlait en vain... ca n'était jamais arrivé, elle n'avait jamais perdu le contrôle, mais il y assistait. Aujourd’hui, il savait qu'il y assistait.

L'homme au chapeau souria. Il y eu le temps que son sourire satisfait ne s'efface. Un héros de moins sur Terre. Et les explosions, en même temps, et l'arrivée du gaz vomitif, la panique que cela créait, tout cela lui disait qu'il était temps de disparaitre. Ce qu'il fit en n'ayant qu'un mot à dire, dans un flash: "shadow".

Carole n'était plus humaine. Une trainée de rage et de sang. Est-ce qu'on pouvait parler d'instinct? Mais si elle et les autres genesis avaient été crée à partir d'humains, c'était pour justement sauvegarder et exploiter leur instinct de survie. Elle ne voyait rien, on ne peut affirmer objectivement qu'elle pouvait réellement voir. Seule la rage la guidait, la rage et la survie.

Les mercenaires étaient des pros, mais ils étaient humains. Ils n'avaient pas prévu que leur commanditaire ai préparé une telle "porte" de sortie, et il leur fallait le temps de penser. Ils n'en eurent pas le temps. Elle allait trop vite. Tellement trop vite. Chacun de ses coups tuait, sans rémission, sans erreur, sans une chance, et malgré les balles, tirées avec tant de panique que deux otages furent grièvement blessés, rien ne put la stopper. Même pas la douleur.

Il fallut moins de quatre secondes. Quatre secondes, c'est ce qu'il fallut au commando d'assaut pour atteindre l'escalier détruit. Et il leur en faudrait 22 de plus pour accéder au second escalier, plus 17 secondes de plus pour atteindre le hall en devant faire ce détour. Les coordinateurs hurlaient dans les écouteurs, tout allait aussi mal qu'il était possible de définir le mot.
Seul Max ne hurlait plus. Il se tenait prostré, et qui eut écouté ses murmures eut su que depuis quatre secondes, il priait...

Elle cherchait, son regard fou, tandis que dans le gaz, les otages vomissaient et étouffaient, les plus vaillants, libres de la menace de leurs bourreaux, essayant de quitter le hall, trouver un endroit sans gaz, les autres en train de vomir.
Et elle vit ce qu'elle cherchait, et toute sa rage mourut dans son désespoir, quand elle vit Jenny.

Le corps désarticulé de l'adolescente gisait dans une mare de sang, le flot de plomb avait œuvré sans discernement à massacrer les chairs, brisés les os, seul le visage était encore reconnaissable, une grimace de terreur le déformant dont les yeux encore ouverts ne reflétait plus rien... éteint à jamais.

Il se passa une poignée de secondes... une éternité pour l'amnésique, machine humaine et arme de guerre nommée Eve. Meurtrière qui avait commis le crime de manquer de tuer celle qui gisait en face d'elle. Le crime à quoi elle devait la vie, le crime qui lui était impardonnable, qu'elle le veuille ou pas, car il était son premier souvenir.
Elle se vidait de son sang, mais n'en avait cure... plus il s'en vidait, et s'en répandait à ses pieds, plus les nanobots agissaient vite à se reconstruire eux-mêmes et refermer les plaies, réparer les tissus, à la perfection. Son sang ne valait rien. Le sang de qui ne peut mourir n'a aucune valeur...

Elle regardait la jeune fille, et regardait la tache de sang qui grandissait. Plus une vie dans les yeux qu'elle avait attendu de voir ouverts dans leur premier regard le matin même. Elle l'avait mené à ça, Elle lui avait laissé faire ses choix, et elle était face à son cadavre.
Parfois franchir six mètres en marchant peut paraitre plus dur que d'en franchir 10 000...

Elle la prit dans ses bras, et ferma les yeux... aucun ordre, ni supplique, elle savait... les nanobots soudèrent sa chair à celle du cadavre. Ils firent de Jenny une extension de Carole. Ce n'était pour eux qu'une chair morte à remettre en marche. Ils prirent le matériel biologique là où il était... Tandis que les dizaines d'impacts et leurs dommages massifs se refermaient, sur Carole était pris ce qui manquait biologiquement au corps de la jeune fille.

Les nanobots dévoraient leur œuvre et leur porteuse pour sauver une vie qui pour eux n'était qu'un simple amas de chair, une information biologique de plus...
La Nature hurlait en silence de voir une telle aberration possible et son hurlement empli la salle... celui de l'adolescente qui était arrachée a la mort pour la vie, ses chairs se refermant... mais la Nature ne permet pas si aisément à ce genre d'acte de se dérouler sans risque... deux bras se refermèrent sur Carol la serrant de toute ses forces alors qu'a son tour elle guidait les nanobots à reconstruire le corps du soldat...
Une lutte s'engageait, deux ordres différents, deux objectifs opposés alors que Jenny continuait de hurler accrochée désespérément à Carol. Reconstruction et destruction dans une douleur infinie qui tordait le corps déchiré de l'adolescente, ses grands yeux bleus plongé dans ceux de la femme-soldat, incompréhension.

Carole ne voyait qu'une chose: le regard de Jenny, en vie... Son hurlement de souffrance était la même souffrance qu'elle endurait anesthésiée par son instinct de survie, et sa demi-inconscience. Jenny volait à la seconde même le pouvoir de Carole, reconstruisant son corps pour elle, au prix d'un échange de blessures où il était difficile de dire qui finirait par renoncer, ou être sauvé.

Mais les nanobots avaient cure de la douleur et du doute, ils reconstruisaient. La capacité à régénérer de Carol dépassait tous les stades du possible, et le corps se dévorait en même temps lui-même pour achever de sauver la jeune fille qui était en danger de mort.
Carole ne hurlait pas.
Elle l'aurait voulu, mais c'était désormais impossible, son cerveau noyé d'hormones multiples dont le seul but était de transcender la douleur dans un seul objectif: sauver l'enfant dans ses bras.

"Tu ne mourra jamais..."

"Et... je ne peux pas... mourir"...

Son cœur s'arrêta enfin de battre... Le noir se fit... Ses yeux s’éteignirent. Les nanobots achevèrent leur œuvre...

39 secondes s'étaient écoulés... les trois escouades de strike force prenaient position... Aucun d'eux ne put réellement décrire en détail la scène, celle de ces deux femmes enlacées... mais sur 32 otages, 32 vivaient, il n'y avait pas eu de morts... du moins... ils ne devaient pas compter Carole comme un décès, c'était un ordre...

A quelques rues de là, l'effervescence des événements tragiques créait une bousculade entre les curieux venus prendre le quota de douleur d'autrui dans l'espoir de voir du sang et les meutes de journalistes qui se précipitaient vers les forces de l'ordre pour abreuver le monde de sa dose de violence ... et au milieu de tout cela, une silhouette que tout le monde ignorait; observait calmement le bâtiment qui fut le théâtre du massacre. Elle réajustât une paire de gants noirs en souriant avant de disparaitre dans la foule en manque de sensation.
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 17:49

Epilogue.
Seven avait mis moins de 15 mn à arriver sur les lieux. Les lieux étaient grands, ouverts, et bruyants. La presse et les médias tentaient de happer le moindre truc qui puisse avoir un intérêt à raconter, Fatman faisait une conférence de presse improvisée pour fustiger l’irresponsabilité des forces de l’ordre qui l’avaient empêché d’agir, quitte à le menacer de mort, selon lui, et les squads de SWAT finissaient les débriefings avec le FBI, au milieu duquel les agents de l’USS passaient pour de quelconques représentants de quelconques bureaux de l’agence fédérale. Les 32 otages étaient en cours d’évacuation, entourés d’une armada de médecins, pompiers, et spécialistes de psychiatrie post-traumatiques, et veillés par cette armada de spécialistes, essayaient de faire le point sur leur expérience, deux heures et demie qui marqueraient leur vie à jamais.

Max était debout devant un camion d’ambulance, en train de parler avec plusieurs médecins et infirmiers entourés de SWAT des strikes 1 et 3. Il devait faire ce qu’il avait déjà eu à faire quelques fois, c'est-à-dire expliquer aux infirmiers qui avaient ramassé Carole sans vie que d’une part elle n’était pas morte, que d’autre part, il valait mieux s’attendre à ce qui allait suivre vu qu’elle était déjà en train de se reconstruire.

Et vu le visage blême de l’un des infirmiers, il avait déjà assisté au spectacle, unique et terrifiant, de ce que le corps de Carole pouvait faire.

Et la fin de l’explication devait être : « vous ne devez rien dire, il y va de la sureté nationale. » Tout le monde savait que les témoins ne pouvaient pas rester sans parler, c’était une nécessité de partager cette expérience. Mais ainsi étaient-ils prévenus si jamais ils éprouvaient le besoin de diffuser leur histoire publiquement, l’USS n’avait pas grand-chose à faire pour tout effacer, et le faisait sans états d’âme. Et comme le disait Seven « Si l’USS ne voulait vraiment pas de pub, elle n’aurait pas embauché des télépathes et des cyborgs. »

Il passa devant Max, et s’arrêta, interrompant sans besoin d’un mot ou réel regard la discussion. On n’essaye pas d’ignorer la présence d’un gars en costume noir, lunettes de soleil, et coupe en brosse qui vous donne l’impression que le héros des films Terminator est petit et rabougris.
« Elle est dans le camion ? »
« Oui, Seven. Tout va bien pour elle, elle a reprit conscience il y a trois minutes. »
« Bien… j’y vais, je serai au débriefing. A tout à l’heure. »

Pas un brin d’âme échangé dans les mots entre les deux vieux compères, soudés dans la camaraderie par leur responsabilité commune : elle. Les sentiments, l’un les gardait pour lui comme précieuse source d’humanité, l’autre était trop pro pour à cette heure en laisser passer le moindre.

Seven monta dans le camion. Une ambulance comme il les connaissait par cœur. Elle était sur le brancard, il y avait des compresses étalées partout débordant de la poubelle organique, du sang avait maculé les draps jetables, et tachés quelques surfaces blanches du compartiment, et le sac à viande, nom affectueux pour parler des enveloppes de plastique épais et noir dans lesquels on fourrait les morts, était jeté négligemment dans un coin, quand on s’était rendu compte que ça ne concernait pas la cliente.

Elle ouvrit les yeux, lessivés. Elle avait les pupilles couleur de vieil or. La plupart des gens assimilaient ça à un joli marron. Mais dans son visage, maculé de sang, tachés et sale, comme le reste, ils étaient à peine lumineux. Seven avait vu cela pas mal de fois. Sur d’autres, c’était le signe qu’ils se remettraient, mais qu’ils avaient morflés sévère, et mettraient du temps à guérir, ou se relever.
Chez carole, ça voulait dire que dans moins de 5 mn, elle serait exactement aussi parfaite et fraiche que si elle sortait d’une douche du matin.

Elle souria, affectueuse et rassurée, fragile le temps que durerait la fin de la récupération. Bon dieu, ce sourire. Seven eu les tripes qui se nouèrent. Et il ne montra rien.

« Ca avance, Carole ? »
« Ou… oui… ça va aller. Juste choquée et sonnée. »
« Bien. Tu peux t’asseoir, tu pense ? »

Carole acquiesça de la tête et glissa le long du brancard jusqu’à s’asseoir. On avait achevé de découper sa tenue à coup de ciseaux et scalpels. Le tissu avait de toute façon tellement pris qu’il était à peine moins abimé qu’une vieille résille déchiquetée, et l’armure était percé de tellement d’impacts et d’éclats qu’on aurait pu faire passer ça pour de l’art moderne. Elle était à peine moins que nue, et une fois assise, se tint la tête dans une main en grimaçant. Ca tournait, et elle souffrait encore. Mais Seven savait que ça allait passer.

Et il la gifla.
La main frappa par le dos, de la gauche à la droite. Le nez de Carole cassa, et deux dents se déchaussèrent. Emportée par l’impact, sa tête alla heurter violemment le rebord de la portière arrière et elle s’y ouvrit le front.

Dehors Max retint l’infirmier, d’un geste et d’un non de la tête. Seven réglait un compte. Et Max approuvait. Il avait vu le regard, et même sans âme, le message avait été évident.

« Tu as merdé comme une gosse, par tout les saints ! »

Il la saisit par ce qui restait du body, sous le coup, et l’attira visage contre visage. Il avait retiré ses lunettes de soleil et son regard d’un bleu artificiel était assombri de colère glacée.

« Elle n’avait rien à foutre là et tu as pris le risque de foutre une opération entière en l’air en envoyait une gamine sans entrainement au casse-pipe ! Tu es la dernière des connes, tu comprends ça ? »

Carole avait mal, mais si elle pleurait, c’était de la prise de conscience du geste de Seven, et du pourquoi. Les nanobots se contentaient de bosser. Pour eux, une réparation de plus, pas d’âme là dedans. Que de la chaire.

« Elle voulait venir, Seven ! Elle voulait, tu sais bien que je ne pouvais pas l’en empêcher !! »
« Si, tu pouvais, tu as le paralysant, s’il fallait, tu l’assommais, tu lui cassais une jambe, tu me l’envoyais en l’air à coup de drogues, mais elle ne devait pas être là ! »

Carole avait le regard rivé, les yeux grands ouverts, de terreur et de regrets, au regard noir et glacé du vieux cyborg.

« Tu pouvais Carole… Alors tu as joué à quoi ?... Où est le soldat ?... Où est l’agent ? Où est la protectrice, là ? »

Carole balbutia, les mots se tordirent dans sa bouche.

« Carole, répond-moi. Tu l’aimes, n’est-ce pas ? Dis-le, bordel, elle est en état de choc, et même si elle vit et que son corps va s’en remettre, elle est bousillée, alors dis-le moi… Est-ce que tu l’aimes ?! »

La voix fut un faible filet.

« Oui… »
« Alors Carole, tu va avoir à réparer les dégâts. L’aider à se remettre sur pied, l’entrainer, l’intégrer au service, lui faire passer les tests, en faire une agente, parce que c’est ça où tu la garde avec toi comme ta fille, et à la place d’une fille, et pas au feu avec toi. Parce qu’elle se fera tuer la prochaine fois, et tu ne seras pas là pour la sauver avant l’arrivée de sa mort cérébrale. Parce que même si tu crois que c’est ton devoir de lui passer tout ses caprices, elle a failli crever, Carole.
Et c’est ta faute… »

Carole s’effondra en larmes et Seven fit quelque chose qu’il n’aurait jamais fais si qui que ce soit avait eu une chance réelle de le voir. Il prit la jeune femme dans ses bras et la berça. Avec toute sa tendresse et son amour pour ce soldat qui n’était qu’une simple humaine, même si son corps était une arme.
Il la berça, et tua encore un peu plus un bout de son âme à se souvenir combien il l’aimait. Mais personne n’en saurait jamais rien…

Et à quatre mètres de là, Max fit comme si il n’y avait rien à voir. La leçon était donnée.
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyVen 2 Mar - 19:25

Inspiration:
Come With Me, Jimmy Page & Puff Daddy (sur un morçeau des Led Zeppelin)


hear my cries
hear my calls
lend me your ears
see my fall
see my error
know my faults
time haults
see my loss
know im lacking
backtracking
where i met you
pistol packing
itchy finger
trigga happy
try and trap me
bad rap
wiretap me
backstab me
break the faith
fall from grace
tell me lies
time flies
close your eyes
come with me...

come with me, yeah
come with me, uh huh yeah

you said to trust you
you'd never hurt me
now i'm disgusted
just been adjusted
certainly it fooled me
ridiculed me
left me hangin with my shit
boomerangin right back at ya
pistol range
narrow-minded
left me blinded
i consigned it
shit backfired
not many would bear the pressure
you comprehend me
you want to end me
you offend me
its trauma
feel the trauma
come with me...

yeah, uh huh come with me
don't be afraid
come with me

(Jimmy Page)
close my eyes...
and i see...
you...
standing there....
i cry....
tears....
of sorrow....
i die....

(Puff Daddy)
uh huh yeah
fuck my enemies
fuck my foes
damn these hoes
back up off me
give me room to breathe
i'm not hearin it
im not fearin it
im up to my ears in this
bullshit
i'm destructive
some women find that seductive
some say it's lunacy
reluctantly i've been moving on
i ignore you
sorry if i bore you
i neglect you
don't mean to disrespect you
can't you see
i love you dearly
and i sincerly
but you annoy me
you can't avoid me
i'm here to stay
forever andever
and a day that's never
i can't let you go
i can't forget it
why you did it
and won't aquit it
i wanna fight you
i'll fuckin bite you
can't stand nobody like you
you can't run
you can't hide
no surprise
close your eyes
come with me...

come with me
come with me, AHHHHHHHHHHHHOOOOOOOOWWW
yeah i like this
come on
come on
yeah
turn me up, just turn me up
come on now, yeah

hear my cries
hear my calls
lend me your ears(uh huh you ready now? come on check this out)
hear my cries
hear my calls
lend me your ears
see my faults
see my errors
know my faults
time haults
see my loss
know im lacking
backtracking
where i met you
pistol packing
itchy finger
trigga happy
try and trap me
bad rap
wiretap me
backstab me
break the faith
fall from grace
tell me lies
time flies
close your eyes
come with me

come with me x8

I'ma take you with me
i wanna fight you
i'll fuckin bite you
can't stand nobody like you
you can't run
you can't hide
no surprise
close your eyes

come with me
i'm gonna take you with me
i'm here to stay
forever and ever
and a day that's never
come with me

uh huh yeah
uh huh yeah
uh huh yeah
uh huh yeah
uh huh yeah
uh huh yeah
uh huh yeah

come with me....


Traduction libre, couplet 1 et 2 (je repasserai dessus pour achever certaines bourdes d'interprétation):

Entend mes larmes
Entend mon appel
Prête-moi tes oreilles
Voit ma chute
Voit mon erreur
Connaît mes fautes
Entraine le temps
Voit ma perte
Connaît mes manques
Marche arrière
Là où je t’ai rencontré
Etui de pistolet
Doigt irrité
Déclenchement de joie
Recommence et piège-moi
Mauvais rap
Mets-moi sur écoute
Poignarde-moi
Brise la foi
Fait-moi chuter
Ment-moi
Le temps fuit
Ferme les yeux
Vient avec moi.




Tu as dit de faire confiance
Tu ne me blesserais jamais
Maintenant je suis dégoûté
Ca a été juste ajusté
Clair, on s’est foutu de moi
On m’a ridiculisé
Juste laissé trainer dans ma merde
Renvoyé dans la gueule à ça
Portée de flingue
Pensée étroite
Filé aveugle
Je l’ai consigné
Des merdes pétardées
Pas beaucoup tiendrait la pression
Tu me comprends
Tu veux m’arrêter
Tu m’offense
C’est un trauma
Sent le trauma
Vient avec moi






Je ferme les yeux…
Et je vois…
Toi…
Qui reste là…
Je pleure…
Larmes…
De détresse…
Je meurs…



J’encule mes ennemis
J’encule mes adversaires
Je maudis ces buses
Lâche-moi, là
Laisse-moi un bol d’air
J’entends plus rien, là
J’ai plus de trouille, là
C’est jusque dans mes oreilles,
ces conneries
Je suis destructeur
Des femmes trouvent ça séduisant
Certains disent que c’est dingue
A contrecœur, je suis passé
Je t’ignore
Désolée si je t’ennuie
Je te néglige
Croit pas que je te respecte pas
Que je te vois pas
Je t’aime, ma chérie
Avec sincérité
Mais tu me gène
Tu peux pas m’éviter
Je suis ici pour y rester
A jamais et toujours
Et un jour n’a pas de fin
Je peux pas te laisser partir
Je peux pas t’oublier
Pourquoi tu l’a fait
Et tu t’es pas (acquitté ?) de ça
Je veux te combattre.
J’ai envie de te bouffer
Personne tient comme toi
Tu peux pas courir
Tu peux pas te cacher
Pas de surprise
Ferme les yeux
Vient avec moi
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptySam 3 Mar - 2:32

J'aime beaucoup, il va falloir que je paufine le perso de Seven et le mette sur papier...
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptySam 3 Mar - 15:10

Waylander a écrit:
J'aime beaucoup, il va falloir que je paufine le perso de Seven et le mette sur papier...
Regardes Ghost in the Shell déjà... Wink
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyDim 4 Mar - 1:19

Next a écrit:
Waylander a écrit:
J'aime beaucoup, il va falloir que je paufine le perso de Seven et le mette sur papier...
Regardes Ghost in the Shell déjà... Wink
mais je 'lai vu Smile.
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyDim 4 Mar - 1:30

Waylander a écrit:
Next a écrit:
Waylander a écrit:
J'aime beaucoup, il va falloir que je paufine le perso de Seven et le mette sur papier...
Regardes Ghost in the Shell déjà... Wink
mais je 'lai vu Smile.

Next doit penser à Batu... c'est en effet une inspiration, mais à la base ça m'etait pas venu à l'esprit.
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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyDim 4 Mar - 13:44

c'est le dernier texte qui m'a clairement fait penser à lui Smile
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psychee

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MessageSujet: Re: Eveils.   Eveils. EmptyDim 4 Mar - 13:47

Aly et moi avons encore frappé: texte écrit, comme celui-ci, à deux mains, hier, pendant l'après-midi.
http://freedom-city.easyforumpro.com/Freedom-City-f3/AEGIS-Strike-Force-f8/Les-personnages-f9/Au-matin-t64.htm
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